Déficit fonctionnel temporaire Définition
Au sortir d’un accident corporel, votre vie personnelle est chamboulée. Entre l’hôpital et le retour à domicile, la réadaptation à son quotidien (lorsqu’elle est possible) peut prendre du temps et s’avérer pénible.
Ce que l’on nomme déficit fonctionnel temporaire (ou DFT) correspond à ces bouleversements de la vie courante juste après l’accident, et avant que l’état de santé de la victime soit dit consolidé. De son hospitalisation à son retour à la normale (si retour à la normale il y a), la sphère personnelle de la victime souffre de son accident et sa qualité de vie s’en ressent.
Cela lui donne droit à une juste indemnisation, à condition de savoir ce qui peut et doit être indemnisé…
On parle souvent du déficit fonctionnel temporaire avec l’acronyme DFT
Ce DFT apparaît dans la Nomenclature Dintilhac, et recouvre lui-même plusieurs cases à cocher, dont l’hospitalisation, le préjudice d’agrément et le préjudice sexuel. Le médecin expert de la compagnie d’assurance va forcément l’aborder avec la victime au moment de son expertise médicale juste après l’accident.
Et comme dans la plupart des préjudices listés dans cette grille Dintilhac, le médecin n’a pas intérêt à trop entrer dans les détails…
En effet, plus on détaille, plus l’assureur devra indemniser par la suite.
C’est un poste de préjudice très « fonctionnel ». Il contrôle les soucis de locomotions, les gênes physiques, l’incapacité à récupérer des activités pratiquées avant l’accident (notamment le préjudice d’agrément, qui évalue la possibilité de reprendre une activité sportive habituelle). Et il laisse de côté une grande partie de la réalité du déficit fonctionnel : puisqu’il s’agit d’étudier la perte de qualité de vie personnelle de la victime, il faut aller creuser plus loin que les simples gênes motrices.
Aller plus loin
Entrer, donc, dans une forme de psychologie et aborder un volet familial et émotionnel que les médecins experts ne touchent pas (ou extrêmement rarement). Comprendre à quelles joies de la vie courante elle a dû renoncer.
C’est là qu’un avocat est essentiel : il pousse à prendre en compte les spécificités du préjudice qui diffèrent selon chaque victime. Il évite entre autres que l’indemnisation du DFT – qui est déjà forfaitaire et proposée comme un prix à la journée – ne soit faite automatiquement et froidement, en oubliant des pans entiers de la vie de la victime qui ont pourtant été endommagés eux aussi par l’accident.