Dans 60% des cas, un traumatisme crânien est causé par un accident de la voie publique (accident de la route, accidents de la circulation en général). Pour mesurer l’impact du choc sur la victime, on étudie le degré d’atteinte de sa conscience : c’est l’échelle, ou le score de Glasgow, qui mesure le traumatisme crânien léger, moyen ou grave. La difficulté, autant médicale que juridique, quand on parle de « conscience », c’est qu’il s’agit d’un handicap bien souvent invisible…
Traumatisme crânien – définition : ce qui se voit (et donc peut s’évaluer)
Lors d’un traumatisme crânien, le cerveau cesse de fonctionner normalement pendant un temps allant de quelques fractions de seconde jusqu’au coma. Pour un trauma crânien léger, on considère que la victime a récupéré une majeure partie de ses facultés au bout de trois mois. Au-delà de ce TCL, le temps de récupération peut être très long, voire laissera place à des séquelles permanentes.
Les séquelles les plus visibles sont certains troubles physiques que la victime aura parfois tendance à verbaliser dans son quotidien : altération des sens (vue ou audition), maux de tête, fatigabilité, problèmes de sommeil…
Certains troubles du comportement peuvent être aussi repérables, notamment par l’entourage de la victime : irritabilité, anxiété, dépression. Le risque, en revanche, c’est que la victime et le médecin chargé de son expertise pour l’assureur ne les identifient pas comme conséquences du TC. Ce qui veut dire que ces séquelles dont elle souffre ne lui seront pas indemnisées comme un préjudice de l’accident par l’assureur en charge de l’indemniser.
Ce que l’on oublie de surveiller
Le danger, après un traumatisme crânien, c’est qu’il soit sous-évalué au sortir des soins cliniques, parce que la victime se croit remise. Or, un trauma mal soigné peut avoir de lourdes conséquences sur sa vie future, autant qu’une blessure physique non traitée.
Par ailleurs, dans la mesure où il s’agit d’un mal invisible, la victime a tendance à minimiser voire à ignorer ce dont elle souffre. Cela s’appelle l’anosognosie. Elle peut passer à côté de troubles cognitifs (difficultés de concentration ou d’attention), par exemple, qui vont pourtant impacter sa vie professionnelle et mériteraient d’être reconnus à ce titre dans le rapport d’expertise fourni à l’assureur.
Ce dont les victimes ont souvent du mal à prendre conscience, c’est par exemple l’apathie, l’absence de prise d’initiative, le changement de caractère, notamment.
Ce sont souvent les proches qui se rendent ainsi compte que les victimes sont devenues apathiques. Qu’elles restent sur le canapé toute la journée, par exemple, et qu’elles font alors le lien avec l’accident et identifient cela comme une conséquence du traumatisme.
Le traumatisme crânien grave
En soi, tous les TC, légers et graves, peuvent avoir de lourdes conséquences dans la vie quotidienne de la victime. Il est possible qu’un traumatisme crânien léger s’aggrave tout comme un traumatisme crânien grave peut se résorber plus vite qu’attendu.
Toutefois, il ne faut pas se leurrer, les TC graves ont bien souvent des conséquences plus lourdes sur la santé du patient. C’est d’ailleurs un des facteurs qui permet de les identifier. La période de rétablissement d’un TC sévère varie entre 6 mois et plusieurs années. Au-delà, on parlera de séquelles définitives.
Dans l’immédiat un TC sévère se distingue par la violence du choc, c’est-à-dire la vitesse à laquelle le cerveau heurte la boîte crânienne durant l’accident. Mais aussi, la zone de l’impact et les capacités affectées. Il est par exemple possible qu’une lésion au crâne suite à un choc, ait atteint la zone du cerveau en charge de la respiration.
La personne alors inconsciente encourt un grand danger et sera mise sous respirateur lors de son traitement aux urgences.
En règle générale, la gravité du traumatisme s’identifie par la durée de la perte de connaissance du blessé. On parle là d’un coma de plusieurs heures à plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour un TC grave. Tandis que pour un traumatisme crânien léger ou modéré, la perte de connaissance est brève, allant de quelques minutes à une heure au maximum.
Les séquelles du traumatisme crânien
Pour les symptômes, ils sont multiples et dépendent du choc. Pour les TC légers, on observe que 90% des victimes se rétablissent en plusieurs mois ou années. Pour les 10% restant ce sont souvent des désagréments qui persistent comme des maux de tête, une sensibilité accrue à la fatigue et parfois une fragilité cognitive et émotionnelle. Mais dans le cas d’un TC grave, les choses se compliquent… En fonction de la cause et l’état du patient au moment de l’accident, le niveau et le nombre de symptômes peuvent être plus ou moins importants. Parmi ces symptômes on retrouve :
– des séquelles sensorielles : altération des sens, goût, odorat, toucher et troubles visuelles
– des troubles physiques : diminution de la motricité, fatigue sensible, troubles du sommeil
– des séquelles cognitives : perte de mémoire, d’attention, désinhibition, instabilité de l’humeur, troubles du comportement, altération de la personnalité,
– des déficiences hormonales : insuffisance hypophysaire atteignant 10 à 60 % des patients. Les atteintes les plus fréquentes sont l’atteinte somatotrope et gonadotrope mais aussi l’axe corticotrope. Ces hormones s’occupent respectueusement de la croissance, le développement des organes sexuels et la sécrétion de cortisol.
– aggravations neurologiques telle que l’épilepsie. Ces symptômes apparaissent le plus souvent a posteriori de l’accident
Tous ces symptômes peuvent représenter une lourde charge non seulement pour la victime, mais aussi les proches de la victime qui doivent pouvoir s’adapter à ses nouveaux besoins. C’est le cas de nombreux parents d’enfants atteints de TC sévère et qui doivent faire face au changement radical de la condition physique et psychologique de l’enfant.
Les victimes de traumatismes crâniens
D’après les recensements médicaux des cas de trauma crânien en France, les plus à risque sont les hommes âgés de 15 à 30 ans. Les deuxièmes victimes sont les enfants qui représentent une bonne partie de ce type d’accident car ils sont plus fragiles au niveau de la zone crânienne. Le traumatisme crânien est l’une des causes de décès les plus fréquentes chez les jeunes.
Comme évoqué précédemment, 60% des traumatismes crâniens surviennent lors d’accident de la route. Pour le reste, il s’agit bien souvent de chutes, dans les escaliers par exemple. Que le choc se manifeste sous forme d’hématome, de plaie ouverte ou de fracture (nez, dents etc…) il est indispensable de se rendre aux urgences si les symptômes suivants apparaissent : nausée, vertiges et perte de connaissance. Parfois un choc sans fracture ni plaie peut être encore plus dangereux, ce qui compte réellement c’est l’intensité du choc et la zone du cerveau touchée.
Commotion cérébrale : différences et similarités
Beaucoup de gens ne savent pas différencier la commotion cérébrale du traumatisme crânien. Cela s’explique par l’étroit lien qui unit ces deux types de lésions : la cause de l’accident. En effet, la commotion cérébrale est tout simplement un traumatisme crânien léger ; il survient lors d’un choc de la boîte crânienne. La commotion tout comme le TC léger se traduit par une brève perte de connaissance, le sentiment de confusion, une nausée ou des vertiges.
Le danger de la commotion ou du traumatisme crânien réside dans sa complexité d’analyse pour le blessé. En effet, certains chocs n’entraînent pas forcément une perte de connaissance, mais entraînent tout de même des lésions cérébrales. Vous pouvez donc être victime d’une commotion ou d’un TC léger sans vous en apercevoir sur le coup. D’où l’importance de ne pas rester seul suite à ce type d’accident, et de surveiller les symptômes indicateurs d’un TC même plusieurs à jour après l’accident.
Ce qu’il faut retenir
Toute blessure ou choc survenant au niveau du crâne, a fortiori chez les enfants, ne doit pas être prise à la légère. Lorsque vous êtes victime, analysez votre état après le choc et vérifiez votre état de conscience. Les jours suivants assurez-vous de ne pas avoir des maux de tête ou une fatigue inhabituelle. Lorsque vous êtes témoin, la perte de connaissance de la victime suffit à elle seule à justifier l’intervention des pompiers et médecins urgentistes. Si la personne n’a pas perdu connaissance, assurez-vous également qu’elle est lucide et capable de se situer dans le contexte actuel.