Les victimes les plus graves d’accidents de la route sont toujours les piétons et les motards. Certes, une majorité d’accidents de moto ont lieu sur des routes dégagées et hors agglomération. Pourtant, un accident de moto à Paris a toutes les chances d’être plus impactant pour le conducteur que dans toute autre région de France.
Pourquoi cela ?
À Paris, les deux-roues ne représentent pas la catégorie d’usagers la plus impliquée dans les accidents. Néanmoins, les motards comptent le plus grand nombre de blessés ou tués. Cette réalité a un effet indéniable sur l’assurance à Paris et – bien sûr – l’indemnisation des dommages corporels pour un accident de moto.
En chiffres : pourquoi Paris est-elle un cas de figure compliqué ?
Un jeune motard, de sexe masculin, résidant à Paris et impliqué dans un accident de la route : voilà le pire cas de figure possible. Pourquoi ?
Compte-tenu de la concentration de la circulation dans la capitale, le risque d’accidents y est naturellement plus élevé qu’ailleurs. L’une des pratiques les plus problématiques est notamment la circulation inter-files qui génère un nombre élevé d’accidents. Testée pendant 5 ans sur des routes larges et hors agglomération par la sécurité routière, la « CIF » s’avère trop dangereuse pour intégrer le Code de la Route. Par ailleurs, les causes majeures d’accidents de la route à Paris étaient les suivantes en 2018 : changement de direction, de file, ou dépassement dangereux (avant les excès de vitesse, les infractions aux règles de traversées par les piétons, le refus de priorité et la conduite en état d’ivresse). Des comportements qui fragilisent d’abord les deux-roues…
Enfin, les statistiques montrent depuis longtemps que les femmes sont moins impliquées – et moins responsables – dans les accidents de la circulation. Sur la route, 84% des responsables d’accidents mortels sont des hommes.
Ces données combinées créent un contexte spécifique à Paris : le motard masculin est statistiquement l’un des usagers les plus à risques. Il est le plus susceptible d’être impliqué dans un accident. Conséquence : le prix de son assurance sera le plus élevé en France. Cela veut aussi dire qu’il sera plus compliqué pour un motard d’être correctement indemnisé en cas d’accident. Étant la victime coûteuse par excellence, les assureurs l’ont à l’œil. Qu’il soit responsable ou non, il sera sans doute plus difficile pour cet usager de faire valoir ses préjudices corporels.
Accident de moto à Paris : ce qu’il se passe pour le conducteur
Voici ce qui se passe généralement après le choc.
Impact frontal, impact transversal ou éjection du pilote, le motard est toujours plus exposé que les autres conducteurs. Lésions des membres après un choc direct, brûlures, fractures aux membres inférieurs, choc à la tête et dans la nuque, traumatisme crânien : motard, vous êtes une victime fragile.
Lors d’un accident de la route impliquant une moto, il est capital d’obtenir une « photographie » des faits. Le rapport de police doit être le plus complet possible, avec des témoignages des personnes présentes pour permettre d’établir un récit précis de l’accident . Ce rapport constituera la première pièce de la défense du conducteur… face à l’assureur.
Le conducteur victime est hospitalisé et la loi Badinter s’applique aussitôt. C’est-à-dire que la victime sera contactée en général dans les 4 mois suivants l’accident par l’assurance qui lui fera une offre d’indemnisation lorsque le rapport des forces de l’ordre sera reçu.
Là, plusieurs cas de figure peuvent se poser, comme :
– L’assureur reproche à la victime son comportement qu’elle estime fautif et décide de ne pas l’indemniser pour l’accident, ceci même malgré l’importance des préjudices subis (fractures, traumatisme crânien, etc.).
– La victime reçoit une offre d’indemnisation très faible, après organisation d’une expertise médicale par l’assurance, qui ne tient pas compte de son préjudice réel, chez un homme gravement blessé, par exemple des séquelles neurologiques à long terme.
La raison à cela : c’est un motard à Paris. Pour y voir plus clair, prenons l’exemple suivant.
L’accident de moto à Paris impliquant une voiture
Lors d’un dépassement sur la gauche, un motard se fait surprendre par une voiture qui tourne à gauche devant lui lors de son dépassement et provoque un accident.
Le motard expliquera a son assureur que le conducteur de la voiture n’a pas mis son clignotant et que c’est lui le fautif.
A contrario, le conducteur de la voiture lui, dira à l’assureur qu’il l’avait mis.
Incapable de savoir lequel des deux est fautif du fait du manque de preuves, l’assureur du véhicule (ou du motard qui gère le dossier au début) refusera souvent d’indemniser, le tout même sans preuve de responsabilité du motard. Ce genre de situations se règlent donc bien souvent au tribunal
Voilà pourquoi, si vous avez été victime d’un accident de moto à Paris, votre premier réflexe doit être de vous faire aider.
N’hésitez pas à contacter un avocat spécialisé dans le droit du dommage corporel. Vous pouvez poser ici vos questions à Maître Hadrien Muller.
Une réponse
Il me semblait que le véhicule qui tourne à gauche, avec ou sans clignotant était 100% en tort, enfin c’était ainsi au siècle dernier quand cela m’est arrivé.
Le plus gros soucis pour moi à moto concerne l’évitement du véhicule primaire ( voiture qui sort de sa place de parking) et la moto qui s’encastre dans une autre voiture . La on passe sur la perte de contrôle du véhicule et 100% de tort pour le motard